Carrière de la Tourelle
LOCALISATION : Aubry-en-Exmes
SUPERFICIE : 1ha 40a 25ca
La géologie La carrière en images |
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Le site
La carrière de la Tourelle est un ancien site d’extraction de grès armoricain situé dans la plaine de Chambois. Lorsque le creusement de la carrière eût atteint une certaine profondeur, l’apparition de l’eau rendit l’extraction de plus en plus difficile. L’exploitation cessa à la fin de la seconde guerre mondiale. Le site servit alors pour la destruction d’explosifs et par la suite, comme endroit de baignade et de pêche.
Ce site, au milieu d’un espace uniformisé, réunit les conditions propices à une flore et une faune diversifiées et exclusives en raréfaction dans le département de l’Orne. C’est pourquoi, le 2 juin 1987, l’Association Faune et Flore de l’Orne et le propriétaire du site signent une convention de gestion vouant cette ancienne carrière à la conservation du patrimoine naturel. De nombreuses actions menées par l’Association Faune et Flore de l’Orne avec le concours actif du Conservatoire Fédératif des Espaces Naturels de Basse-Normandie ont permis de préserver et de restaurer ce site. Chaque année, l’AFFO y organise un chantier de restauration et de gestion.
La prairie mésophile
Sur ce sol calcaire superficiel et pauvre en éléments minéraux se développe une végétation herbacée rase dominée par le Brome érigé et le Brachypode penné. Dans ce cortège floral nous pouvons observer des espèces caractéristiques comme le Lin purgatif, l’Hélianthème commun, le Lotier corniculé, l’Origan mais aussi des orchidées : l’Orchis pyramidal, l’Orchis moucheron, l’Ophrys araignée et l’Orchis bouc.
Le cortège floristique et l’exposition ensoleillée sont favorables aux papillons. De nombreuses espèces sont présentes sur le site dont l’Argus bleu-céleste qui est en voie de raréfaction dans l’Orne.
Les escarpements
Sur les parties qui occupent les rebords des abruptes rocheux de la carrière, le sol est très superficiel et comporte beaucoup de cailloux. L’exposition optimale au soleil conditionne un micro climat (des écarts de 10°C par rapport à la température ambiante ont été relevés). Avec l’ensemble de ces facteurs, nous obtenons des conditions de sécheresse en été.
La végétation présente est adaptée à ce type de conditions extrêmes : végétation thermophile, héliophile et xérophile. On y trouve des espèces protégées en Normandie : la Coronille naine, la Filipendule, la Raiponce molle et la Seslérie bleuâtre.
Pour la faune, le Lézard vivipare fait partie des espèces présentes profitant des anfractuosités et de l’ensoleillement intense. Contrairement à son nom, ce lézard n’est pas vivipare mais ovovivipare : le jeunes sort de l’œuf au moment même de la ponte ou juste après. Les œufs ne nécessitent pas de temps d’incubation comme ceux des espèces ovipares.
Les boisements
On distingue deux types de boisements sur cette carrière.
Dans le fond de la carrière, autour du plan d’eau, se trouve un bois de saules qui colonise la ceinture végétale de ce dernier et avance petit à petit vers le centre. Cette saulaie se compose de trois espèces : le Saule marsault, le Saule blanc et le Saule cendré.
Le deuxième type de boisement est un fourré de colonisation constitué en majorité de Merisier qui alterne avec des épineux à fruits charnus comme le Prunellier et l’Aubépine monogyne. Ces boisements offrent des zones de repli intéressantes pour la faune, notamment pour les oiseaux dans un environnement uniforme.
La géologie
La carrière se trouve dans un secteur très intéressant du point de vue géologique qui correspond à une zone de contact entre le massif armoricain et le bassin parisien. Les parois de la carrière montrent une belle discordance entre le calcaire du bassin parisien formé à l’ère secondaire, se trouvant au dessus, et le grès armoricain formé au primaire, au dessous. C’est ce grès qui était autrefois exploité.
Etant donné la proximité de cette assise calcaire, le pH du sol est plutôt basique entre 7,5 et 8,5. Le calcium est donc directement assimilable par les plantes, favorisant ainsi les espèces calcicoles. Le sol est encore assez superficiel du fait de sa toute jeune colonisation. A cause de l’ancienne exploitation de la carrière, le relief y est accidenté : présence d’escarpements rocheux très marqués au dessus de la zone en eau et pentes plus douces en face de ceux-ci.
La carrière en images